Le Dassault Mystère IV


Mystère IV Indien ...

C'est pour succéder au vénérable MD-450 Ouragan que Dassault étudia simultanément la conception de deux nouveaux appareils : le Mystère II et le Mystère IV. Bien que le premier connut un succès limité - 170 avions en service actif 3 ans -, le second allait se révéler beaucoup plus réussi...

 

Caractéristiques techniques du Mystère IV A :

Rôle Interdiction aérienne
Constructeur Mikoyan-Gurevich
Motorisation 1 turboréacteur Hispano-Suiza Verdon 350 ou Rolls-Royce Tay (licence) de 3500 kg de poussée
Vitesse maxi 1.110 km/h
Vitesse ascensionnelle 2970 m/min
Plafond 16.500 m
Poids à vide 5.870 kg
Poids maxi 9.500 kg
Longueur 12,85 m
Envergure  11,12 m
Surface alaire 32 m²
Hauteur 4,60 m
Armement 2 canons DEFA de 30 mm, conteneurs roquettes ventral et points d'emport sous ailes pour diverses charges...

 

Historique :

  Grâce à l'expérience acquise lors de la mise au point du MD-450 Ouragan, Dassault développa une version à voilure en flèche de 30 degrés et empennage modifié de son appareil. Ainsi naquit la famille des Mystère avec le Mystère I qui effectua son premier vol en février 1951. Après les essais et quelques modifications, Dassault aboutissa à un appareil de pré-série baptisé MD-452 Mystère II qui fut commandé à 170 exemplaires par l'Armée de l'Air. 

  De plus, parallèlement aux études du MD-450 Ouragan, Dassault avait travaillé sur un chasseur de nuit biplace, le MD-451 Aladin. Il devait être équipé d'un radar AI Mk 17 ou APG 33, obligeant Dassault à adopter des entrées d'air latérale au lieu de l'entrée d'air frontale. Son prototype vola en janvier 1952 sous la désignation MD-450-30-L, mais son développement fut stoppé au profit du MD-453 Mystère IIIN, un appareil presque identique au MD-451 mais avec des prises d'air frontale et un moteur Hispano-Suiza Tay 250. Le MD-453 fit son vol d'essai le 18 juillet 1952 mais cette campagne d'essai fut également stoppée et l'appareil servit par la suite aux essais de siège éjectables. 

  Le Mystère IV est donc issu de cette lignée d'appareil mais il n'avait pourtant que le concept en commun avec les autres Mystère (notamment le Mystère II). Ainsi, le Mystère IV disposait d'un fuselage à section ovale plus robuste, une aile en flèche plus prononcée et d'épaisseur moindre et un empennage nouveau. Le prototype vola pour la première fois le 28 septembre 1952 propulsé par un turboréacteur Tay 250A et fut suivit par 8 appareils de pré-série. Une commande de 250 unités fut passée au titre de l'aide américaine au pays de l'OTAN et l'Armée de l'Air en commanda 242 exemplaires du Mystère IVA, le premier appareil étant livré en 1955. Au final, c'est un total d'environ 500 Mystère IVA qui furent produits. Les 50 premiers exemplaires avaient conservé le Tay 250A, mais les autres reçurent l'Hispano-Suizza Verdon 350 plus puissant. 

  Dassault développa une version B du Mystère IV mais elle ne fut pas produite en série en raison des performances potentielles supérieures du futur Super-Mystère B2. Pressentant le besoin d'un chasseur de nuit pour l'Armée de l'Air, Dassault proposa le Mystère IV N, version modifiée du biplace Mystère IV B mais équipée d'un radar de recherche et de tir pour la chasse de nuit. Le fuselage de ce nouvel appareil est différent de son prédécesseur : la manche à air passe sous la cabine au lieu de l'encadrer, ainsi une commande de 2 prototypes du Mystère IV N fut alors passée officiellement le 1er mai 1954. Celle du n°2 sera résiliée 4 mois plus tard. Il était équipé du réacteur Rolls-Royce Avon RA 7 doté de postcombustion, son fuselage est modifié par rapport au Mystère IV B (l'entrée d'air est placée en dessous du fuselage) car il est prévu de loger le radar dans le nez à la manière du F-86D américain. Bénéficiant ainsi de nombreux composants de cellules et d'équipements des Mystère IVA et Mystère IVB en cours de développement, le Mystère IV N 01 a effectué un 1er vol le 19 juillet 1954 à Melun-Villaroche. La vitesse de Mach 1,1 fut passée au cours du 13éme vol. 

  La célébrité de cet appareil, hormis le fait qu'il est le seul et unique exemplaire de son type, lui vient du record de vitesse pure féminin, obtenu par Jacqueline Auriol le 31 mai 1955 à l'occasion du 87éme vol, avec 1151 km/h, sur une base de 12.300 km, détrônant ainsi celui de l'américaine Jacqueline Cochrane. Le 18 juin 1955, au 98éme vol, Gérad Muselli est accompagné par un passager de marque, le ministre des Travaux Publics, le général Edouard Corniglion-Molinier; ils effectuent le trajet du Bourget à Nice, soit 789 km, à 982 km/h de moyenne. C'est finalement le Vautour de la SNCASO qui est choisi par l'Armée de l'Air qui bénéficie par ailleurs, dans le cadre de l'OTAN, de 60 avions F-86K à des conditions très avantageuses. Grâce à son excellente stabilité en vol et à son installation en biplace, il devient un parfait avion de servitudes. Différents types de radars furent montés et évalués, notamment l'Aladin et l'Aïda qui équipera plus tard l'Étendard.

 

Les différentes versions du Mystère IV :

Mystère IV N Version de chasse de nuit

 

Photos :


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monographie réalisée en 2001