L'Étendard IV |
Un Étendard IV P au-dessus de la Méditerranée
L'Étendard IV est le premier appareil embarqué à réaction de la Marine française. Issu d'un programme pour l'Armée de l'Air, l'Étendard IV est issu d'une famille d'appareils embarqués dont les autres membres ne connaîtrons pas une suite favorable. Chasseur supersonique, l'Étendard IV est un appareil polyvalent qui peut assurer des missions de supériorité aérienne, d'interception et d'attaque au sol...
Caractéristiques techniques de l'Étendard IV M :
Rôle | Appareil de supériorité aérienne et d'attaque au sol |
Constructeur | Dassault Breguet Aviation |
Motorisation | 1 turboréacteur SNECMA Atar 8-B de 4.400 kg de poussée |
Vitesse maxi | Mach 1,2 à 11.000 m |
Plafond | 15.500 m |
Poids maxi | 10.200 kg |
Poids à vide | 5.900 kg |
Longueur | 14,53 m |
Envergure | 9,6 m |
Surface alaire | 28,40 m2 |
Hauteur | 4,3 m |
Armement | 2 canons DEFA 552 de 30 mm, bombes, roquettes, missile EXOCET (air-mer), missile air-air, etc ... |
Historique :
Tirant les leçons de la Guerre de Corée (1950-53), l'Armée de l'Air rédige un cahier des charges pour un appareil léger ayant pour rôle l'interception et l'appuis tactique. Simultanément, l'OTAN publie un programme d'avion d'appuis tactique (L.W.T.S.F. : Light Weight Tactical Strike Fighter) qui devrait être motorisé par le réacteur Bristol Siddeley Orpheus dont elle assure le financement. En réponse à ce programme, Dassault présente les Étendard. En conservant la formule aérodynamique du Mystère XX (futur Super-Mystère) la firme l'applique à des appareils de taille plus réduite. Ainsi sont dessiné les Étendard II (Mystère XXII), Étendard IV (Mystère XXIV) et Étendard VI (Mystère XXVI). Le Mystère XXIV motorisé par un réacteur Snecma Atar 101 E de 3.66 kg de poussée, effectue son premier vol le 24 juillet 1956 à Mérignac et les essais en vol confirment les qualités de l'appareil tant pour les missions d'attaque au sol que pour les missions d'interception basse altitude. Ces qualité intéressent l'Armée de l'Air et la Marine Nationale, car l'appareil se révèle avoir de meilleurs performances que le Super-Mystère B2 et le Mystère IVA.
Étant donné que l'OTAN imposait le choix du réacteur Orpheus pour la motorisation du programme LWTSF, l'Étendard IV est écarté du concours en 1957 à cause du réacteur Snecma Atar 101. Au final, l'Armée de l'Air ne retiendra pas l'appareil. La renaissance du programme viendra de la Marine Nationale qui demande à Dassault en janvier 1955 d'étudier une version marine de son appareil. Il devrait s'agir d'un appareil de chasse utilisable à partir des porte-avions de la classe "Clémenceau" et qui devrait être équipé du réacteur Snecma Atar 8 de 4.400 kg de poussée (variante sans post-combustion de l'Atar 9). Ainsi le premier Étendard IV M (M pour marine) décolle pour la première fois le 21 mai 1958 à Melun-Villaroche. Cinq avions de présérie sont alors réalisés.
Les performances et la capacité d'emport de charges extérieures font que l'Étendard IV M est un excellent appareil d'assaut et utilisable également en tant qu'intercepteur. La Marine Nationale passe commande de 90 Étendard IV M et de 21 Étendard IV P. L'Étendard IV P est la version reconnaissance photo du programme. A l'origine, il s'agissait du prototype n°7 à qui a été greffé des caméras dans le nez qui effectua son premier vol en novembre 1960. Les Étendard IV M resteront en service au sein de la Marine Nationale jusqu'en 1991 et les Étendard IV P devraient être remplacés par le Rafale...
Les autres versions de l'Étendard :
Étendard IV | Prototype pour l'Armée de l'Air qui ne donnera aucune suite, mais qui est la base de l'Étendard IV M, version embarquée pour la Marine. |
Étendard IV P | Version de reconnaissance de l'Étendard IV. Il est équipé de 5 caméras OMERA logées dans le nez de l'appareil. Ces appareils doivent être remplacés par les Rafale. |
Photos :
Les prototypes :
monographie réalisée en 2001