AD-1/A-1 Skyraider |
Douglas A-1D Skyraider Français en Algérie
Le Douglas A-1 Skyraider fut l'un des avions embarqués les plus réussis et les plus répandus dans le monde. Il fut conçu en réponse à une spécification émise pendant la Seconde Guerre mondiale, réclamant un bombardier en piqué et un bombardier torpilleur monoplace. Conçu pour attaquer les navires japonais, il acheva sa carrière en tant qu'avion d'appui pour des missions de sauvetage, d'escorte d'hélicoptères et de lutte antiguérilla ...
Caractéristiques techniques de l'AD-4N Skyraider :
Rôle | Appareil d'attaque embarqué |
Constructeur | Douglas |
Motorisation | 1 Wright R 3350-26WB Cyclone 18 de 2 700 cv |
Vitesse maxi | 525km/h |
Plafond | 7.740 m |
Poids à vide | 4.785 kg |
Poids maxi | 11.340 kg |
Longueur | 11,92 m |
Envergure | 15,24 m |
Surface alaire | 37,16 m² |
Hauteur | 4,78 m |
Armement | 4 canons d'aile de 20 mm, et une très grande variété de charge externe emportées sous 15 points d'emports |
Historique :
Après l'annulation du contrat portant sur le BTD-1, Douglas, venu présenter ce projet à Washington DC en ce début juillet 1944 est en passe de ne plus produire d'avions pour la Navy. Mais, au lieu de se laisser abattre, l'équipe du bureau d'études composée d'Ed Heinemann, Leo Devlin et Gene Root retourne à leur chambre d'hôtel et planche toute la nuit. Le lendemain, ils demandent à revoir les mêmes membres du BuAer qui leur ont refusé le contrat la veille et présentent les fruits de leur nuit blanche. Le BuAer est tellement impressionné qu'il signe un contrat de 15 appareils. Environ un mois après, la maquette du XBT2D-1 est prête. L'avion est plutôt grand pour un monomoteur et est motorisé par le Wright R-3350. Le chargement de bombes n'est pas porté, comme l'avait demandé la Navy, dans le fuselage mais sous les ailes. Le prototype est prêt en mars 1945, avec quatre mois d'avance. Là encore, le BuAer est tellement impressionné qu'il passe la commande à 25 appareils. Le premier vol à lieu le 18 mars 1945. Celui-ci se passe sans problèmes et l'avion est baptisé Dauntless II. Après une série de tests effectués par la Navy, le rapport indique que l'avion est supérieur à ce qui est actuellement en production ou à l'état de prototype si ce n'est le moteur. En effet, le R-3350 n'est pas fiable du tout. Malgré tout, le 5 mai 1945, soit trois semaines après le premier vol, Douglas se voit attribué un premier contrat pour la fabrication de 548 Dauntless II. Le nombre d'appareils sera ramené à 277 après l'armistice.
Lorsque le dernier Skyraider sorta des chaînes de Douglas le 18 février 1958 à l'usine d'El Segundo en Californie, 3180 Skyraider avaient été construit. Toutes les versions furent utilisées soit en Corée soit au Vietnam ou même les deux. En dehors de la France, la Grande-Bretagne reçut 50 AD-4W qu'elle rebaptisa AEW I. La Suède reçut 12 AEW I de la Royal Navy et les utilisa en tant que tireur de cible. La République du Vietnam fut un autre consommateur de Skyraider. Plus d'une centaine furent livrés durant la guerre du Vietnam, les pilotes recevant leur entraînement de la part des américains. La plupart furent capturés par les nord vietnamien lors de l'invasion du sud en 1975, bien que certains pilotes aient put décoller et se poser en Thaïlande.
La France fut le deuxième pays à être équipé du Skyraider. Elle reçut 113 appareils, pour la majorité des AD-4N ou AD-4NA. Tous les Skyraider furent livrés directement à la SFERMA qui les mis au standard français. Cette mise au standard comprend entre autre la dépose de tout l'équipement radar sauf les sièges qui restent en place et le démontage de la crosse d'appontage. Apres cela, les Skyraider étaient livrés à l'Armée de l'Air à la cadence de 8 appareils par mois. Le 4 février 1960, le premier Skyraider en provenance de la SFERMA, un AD-4NA, est livré à l'EC 2/20 Ouarsenis pour évaluation. Bien entendu, le Skyraider se trouve être un excellent remplacement au P-47 il équipera la 20ème escadre. L'EC 2/20 Ouarsenis est la première unité à être équipé du Skyraider. Les premiers appareils arrivent dès le 22 février 1960 à Boufarik en Algérie. Au 1er juillet, l'unité est opérationnelle avec 20 appareils en dotation. A partir de la fin novembre 1960, un détachement permanent d'avions de l'Ouarsenis se met en place à Biskra. En octobre 1962, l'ensemble de la 20ème escadre retourne en France et s'installe à Lyon-Bron. Avec la fin de la guerre d'Algérie, l'escadre est relégué à des missions d'entraînement. L'EC 2/20 Ouarsenis est dissous le 31 décembre 1963 et ses avions sont soit envoyés à l'EAA 601 de Chateaudun soit répartis au sein des deux autres unités. Une dizaine de Skyraider, principalement de cette unité furent convoyés au Cambodge en août 1965 pour renforcer les cinq déjà livrés.
L'EC 1/20 Aurès-Nementcha reçoit ses quatre premiers Skyraider au début juillet 1960. Neuf autres sont reçu en septembre. Ce n'est qu'à partir de fin novembre que l'EC 1/20 a sa dotation complète d'appareils. En novembre 1960, un détachement permanent est mis en place à Bone. Courant 1962, même si les opérations militaires ont cessé suite aux accords d'Evian le 19 mars 1962, les Skyraider sont toujours employés dans des missions d'observations. En septembre 1962, le reste l'EC 1/20 rejoint son détachement sur le terrain de Bone. En octobre, avec toute l'escadre, l'EC 1/20 retourne en France. Le 30 septembre 1963, l'EC 1/20 Aurès-Nementcha est dissous et avions et personnel transféré à l 'EAA 1/21 Aurès-Nementcha nouvellement créé et quitte la France pour la côte des Somalis sur la BA 188 de Djibouti. Le 31 décembre 1973, l'EAA 1/21 est dissous. Le lendemain, les F-100 de l'EC 4/11 Jura assure la relève. A la suite de la dissolution de la 6ème escadre, l'EC 1/6 Oranie se voit reconstitué le 30 novembre 1960 sur le terrain de Boufarik est devient l'EC 3/20 Oranie. Comme les deux autres unités de la 20ème escadre, l'Oranie maintient un détachement permanent. Celui de l'EC 3/20 est à Zenata. Après son retour en France en 1962 est sa dissolution en septembre 1963, l'EAA 2/21 Oranie est constitué le 13 mars 1964 sur la base d'Ivato en Madagascar. Les Skyraider de l'EC 2/21 resteront là-bas jusqu'en 1973, date à laquelle les Skyraider commencent à quitter la Madagascar. Pour finir, quelques-uns uns des Skyraider français furent livrés à la République du Tchad en 1976.
Les autres versions du Skyraider :
AD-1 | première version de production en série. |
AD-1Q | version équipé pour les contre mesure électroniques(ECM) du AD-1. |
AD-2 | version qui se différencie de l'AD-1 par le renforcement de l'aile et l'augmentation de la capacité du réservoir de 60 litres. Le logement de train est aussi modifié et devient rectangulaire, la roue n'étant plus exposée lorsqu'elle est rétractée. Suite à des plaintes venant des pilotes, le cockpit est remanié. Tout ces changements résultent en un gain de poids de 1225 kg si bien que le rayon d'action est réduit malgré les 60 litres supplémentaires. |
AD-2D | version du AD-2 servant de drône. |
AD-2Q | version équipée de contre-mesure électroniques. |
AD-2QU | remorqueur de cibles. |
AD-3 | version bénéficiant d'une nouvelle hélice et train d'atterrissage et le cockpit est encore remanié. Tous ces changements rajoutent encore 450 kg à l'avion. |
AD-3N | version d'attaque de nuit du AD-3. |
AD-3E | version de lutte anti-sous-marine du AD-3. |
AD-3Q | version équipée de contre-mesure électroniques du AD-3. |
AD-3QU | version remorqueur de cibles du AD-3. |
AD-3W | version radar du AD-3. |
AD-4 | L' est la version qui sera produite en plus grand nombre. Équipée du nouveau moteur Wright, le R3350-26WA, plus fiable et moins gourmand, l'AD-4 reçoit un nouveau pare-brise blindé et la crosse d'appontage est renforcée. . De même que pour l'AD-3, plusieurs variantes virent le jour. |
AD4-B | version capable de délivrer un armement nucléaire. |
AD-4L | AD-4 équipés du système de dégivrage. |
AD-4N | version d'attaque de nuit avec un équipage composé d'un pilote et deux opérateurs radar. Pour cette variante, le compartiment radar remplace les aérofreins, l'accès se fait par une porte vitrée de chaque coté du fuselage et une écope situé sur le dos de l'appareil assure la ventilation de l'équipement. |
AD4-NA | durant la guerre de Corée, la Navy demanda à Douglas de retirer l'équipement radar de 100 de leurs AD-4N afin d'augmenter la charge offensive et l'addition de deux canons de 20 mm dans les ailes. |
AD-4NL | AD-4N encore modifié avec l'adjonction de système de dégivrage. 39 appareils furent ainsi modifiés. |
AD-4Q | version équipée de contre-mesure électroniques du AD-4. |
AD-4W | version de lutte sous marine du AD-4. |
AD-5 | La réponse de Douglas à la demande de la Navy pour un avion de lutte sous-marine évolué donna naissance à l'AD-5. Bien que basé sur le même appareil, l'AD-5 est très diffèrent. En premier lieu, le fuselage est élargit pour pouvoir asseoir deux pilotes cote à cote, et est allongé de 60 cm. La dérive est agrandie de 50% par contre, les ailes restent inchangées. Derrière les pilotes, un compartiment de radar et les deux opérateurs. Le premier vol de l'AD-5 eut lieu le 17 août 1951. La Navy voyant toutes les possibilités qu'offre le compartiment arrière, du transport de troupe jusqu'au transport de blessés en commande tout de suite 212 exemplaires. |
AD-5N | version d'attaque de nuit du AD-5. |
AD-5Q | version équipée de contre-mesure électroniques du AD-5. |
AD-5W | version de lutte sous marine du AD-5. |
AD-6 | mix entre l'AD4-B et l'AD-5. Les renforcements faits sur l'AD-4 des ailes et du train d'atterrissage ainsi que les pilonnes pour les bombes et les réservoirs supplémentaires, une canopée largable, le relevage hydraulique de la crosse d'appontage et les améliorations du cockpit de l'AD-5 se retrouvent sur l'AD-6. Cette version du Skyraider avait aussi une capacité nucléaire. Plus tard, lors de la guerre du Vietnam, l'AD-6 fut équipé d'un pod de contre mesures électroniques contre les SAM nord vietnamien et de plaques de blindage additionnelles autour du cockpit. Aucunes variantes n'a été développée. |
AD-7 | toute dernière version du Skyraider, elle est équipée du R3350-26WB et le train d'atterrissage est encore renforcé. L'installation de canons de 20mm dans la partie relevable de l'aile ayant créé une fatigue prématurée de l'aile, celle-ci fut renforcée. L'AD-7 tout comme l'AD-6 pouvait délivrer un armement nucléaire. |
AEW I | AD-4W utilisé par les anglais. |
A-1D | re-nomination des AD-4NA en 1962. Version utilisée par l'Armée de l'Air en Algérie. Il pouvait emporter une grande quantité d'armement (3.600 kg). |
A-1E | re-nomination des AD-5 en 1962. Version multiplex, à l'origine avion d'attaque biplace mais rapidement transformable pour l'attaque de nuit. Il peut également être transformé en transport à 12 places, en ambulance à quatre civières, en cargo emportant 907 kg de fret, en avion de reconnaissance photographique ou encore utilisé à la localisation d'objectifs |
A-1G | re-nomination des AD-5N en 1962. |
A-1H | re-nomination des AD-6 en 1962. Bombardier monoplace de jour |
A-1J | re-nomination des AD-7 en 1962. Version équipée d'un moteur plus puissant et une structure renforcée pour les attaques à basse altitude et qu'il emportait une variété surprenante de charges, au Vietnam ces charges extérieures allaient jusqu'à 6 350 kg. |
EA-1E | re-nomination des AD-5W en 1962. |
EA-1F | re-nomination des AD-5Q en 1962. |
UA-1E | re-nomination des AD-5 en 1962 transformé en appareil de servitudes |
XBT2D-1 | nomination des prototypes |
Photos :
monographie réalisée en 2001